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FIN D’AVENTURE

Publié par le 19 novembre 2022

 

Chers potesses et poteaux.

Mes doigts aux phalanges usées par cent machines et autant de stylos tremblotent un rien ce matin sur le clavier.
L’émotion, pas vrai ?
Au moment de vous dire : salut la compagnie, on s’est bien marrés mais le vent souffle maintenant dans une autre direction.

Ce blog, ouvert le 10 septembre 2013 par le premier épisode du Secret Des Monts Rouges, version roman, s’achève neuf ans et des poussières plus tard par le dernier volet de La Marie-Barjo, son adaptation en scénario. Y a comme une logique.

Le plus marrant, c’est que je ne suis venu à cette forme moderne d’expression que sur les conseils d’un copain, Philippe, informaticien qui a pris le temps de construire à partir d’une simple base WordPress, le bel outil, esthétiquement très sympa, pour moi extraordinairement facile à manier, que vous connaissez. Puis il a repris le cours de son existence et je me suis retrouvé seul avec la machine, quinze à vingt heures de travail hebdomadaire, (payées que dalle, soit dit en passant !) et, je l’avoue, je me suis pris au jeu. J’y ai même éprouvé beaucoup de plaisir. Autant, j’espère, que vous en avez eu à me suivre dans mes vocabulubrations.

Salut, donc, à vous qui, ces derniers mois, étiez environ trois cents à venir faire un tour le long de mes étagères à mots chaque semaine.
Merci.
Et tout particulièrement merci à vous, les fidèles, les assidus, les soutiens de toujours : Oliv’, Alekos, Dom, Ludivine et les autres, dont les commentaires m’ont aidé, aiguillé, encouragé, parfois rassuré tout au long du chemin.

Vont rester en ligne, au moins pour l’année qui vient, 520 articles dont :
les aventures de Haig, romans et scénarii ;
le script de Zykë L’Aventure, le Film ;
des textes écrits avec Cizia Zykë, restés inédits et qui ne seront jamais publiés ailleurs ;
des chroniques marrantes (enfin : qui me font rigoler, moi !), les « Cons-Versations » ;
les poèmes de la série « Hobo », dont trois mis en musique par le copain Clément Martel ;
« Tango », un poème animé, seul exemple à ma connaissance de littérature spécifiquement informatique (et invraisemblable casse-tête pour Philippe) ;
des extraits de Vraie grande Sacrée Putain de Littérature, les « Bouquins-Quizz », avec la participation aussi aimable qu’involontaire de Kazantzaki, Hougron, San-Antonio, Melville, London, Dos Passos, Sarrazin, j’en passe et des aussi balèzes ;
des chroniques variées, dont les fameuses « De La Littérature-Confiture » et les non moins délectables « Mystères Du Sexe En Littérature »
des récits, des nouvelles, des feuilletons ;
des ratons-laveurs ;
des gamelles et des bidons.

Sans compter les contributions de mes camarades Kons, en vadrouilles bukowskiennes à Papeete et sur Wallis et Futuna, et David, parti sur les traces de Zykë au Costa Rica.

Sans oublier les merveilleuses photographies du Cambodge de mon ami Serge « Sergio » Corrieras, foudroyé à pas beaucoup plus de soixante balais, dont Facebook m’informe encore, tous les 21 septembre, du désormais fantomatique anniversaire.

« Moi, vous me connaissez ? » comme disait l’autre. Je ne vais pas fermer la porte du vieux grenier comme ça, sans y entreposer un dernier petit cadeau. Ce sera un texte de… Oh, et puis non, je vous laisse chercher. Ça devrait vous occuper un moment. Un indice : les fortes phrases qui suivent datent de 1956, ce qui fait du type (autre indice) un sacré visionnaire.

« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut surtout pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes archaïques comme celles d’Hitler sont nettement dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif en réduisant de manière drastique le niveau et la qualité de l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle.
Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations matérielles, médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste
, que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.
Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements abrutissant, flattant toujours l’émotionnel, l’instinctif.
On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon avec un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de s’interroger, penser, réfléchir.
On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme anesthésiant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité, de la consommation deviennent le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté
. »

Que vous dire encore, en vrac et dans la précipitation, comme sur un quai de gare, alors que retentit le do-sol-la-mi de Michaël Boumendil et que la voix de Simone Hérault susurre que, voie C, le train à destination de Loin-lès-Loin va se faire la malle ?

Ah !… Oui !… Attends ! Encore une seconde, tandis que le métal du wagon s’ébranle !… Eh !… Écoute !…

Si tu découvres sur le net un texte qui te plaît, achète un livre de son auteur. Ça lui rapportera soixante-seize centimes d’euros et ça fera joli sur ton étagère.

Si un copain te prête un bouquin qui te plaît, achète un exemplaire neuf. Ça rapportera à l’écrivain (e) soixante-seize centimes d’euros et ça fera joli sur ton étagère.

Si tu tombes dans une bibliothèque sur un bouquin qui te plaît, va-t-en dès que tu peux acheter un exemplaire neuf. Ça rapportera à l’écrivain (e) soixante-seize centimes d’euros et ça fera joli sur ton étagère.

Si tu trouves chez un bouquiniste, dans une brocante ou un vide-grenier un bouquin qui te plaît, va-t-en dès que tu peux acheter un exemplaire neuf. Ça rapportera à l’écrivain (e) soixante-seize centimes d’euros et ça fera joli sur ton étagère.

Ne nous laisse pas mourir.

Allez. Salut. Bonne route.

Thierry.

 

(pas à suivre)


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