Noir.
Dense, le noir. Visqueux. Un goudron.
Et pourtant vide. Exempt de toute pensée. Le néant.
Ce qui me restait de conscience n’était qu’une sorte de halo lointain, très lointain, d’une teinte un peu plus rouge que le bitume ambiant. Le premier soupçon d’une aube polaire au bout de la longue nuit d’hiver. Une brume fuyante, disparue aussitôt qu’aperçue.
Là se trouvait ma dernière sensation.
Sensation ?
Pas vraiment. Un souvenir, plutôt. Toujours le même. Celui de sentir s’échapper de mes mains trop faibles et poisseuses de sueur un colt devenu lourd comme un canon. Et avec elle le sentiment désespérant qu’il ne fallait pas que ce…
Ce quoi, déjà ?…
Non, il ne fallait pas que ce … Cet objet… Ce truc m’échappât. Qu’il était d’une importance primordiale que je le retienne dans mes mains sans force pour…
Pourquoi ?
Et au moment où je croyais me souvenir du nom de l’objet et la raison pour laquelle je tenais tant à en user pour je ne savais plus quoi, l’ombre rouge fuyait et se perdait dans l’obscurité, vive comme une de ces mystérieuses créatures lumineuses, hideuses, qui nichent au fond des plus profondes abysses des plus profonds des océans.
De nouveau le noir.
Le rien.
La mort.
Par moments…
Je ne sais pas si « moment » est le vocable qui convient car, dans cette opacité, ce cosmos retranché de la réalité, l’échelle du temps ne s’appliquait pas. Il n’y survivait pas plus de minutes, d’heures ou de jours que de lumière ni de bruit.
Par moments, donc, faute de mot plus approprié, une lame de cimeterre large et aiguë et tranchante et brûlante et cruelle s’enfonçait quelque part dans ce magma informe qu’était mon être, le traversait d’une douleur innommable, électrique, grésillante, laquelle était immédiatement suivie de la sensation d’un flot qui s’écoulait de ce que j’étais.
Qui s’en échappait.
Qui s’en arrachait.
Je n’en savais rien non plus, sinon que c’était liquide, sinon que c’était puant, sinon que c’était malade.
Sinon que c’était de la merde.
Sinon que c’était du sang.
Puis, après…
Après ?
Au bout de…
S’immiscèrent dans ma perception des sons dont je sus qu’ils étaient réels. Qu’ils étaient vrais. Qu’ils émanaient d’un monde que je ne pouvais toujours pas appréhender mais qui était bel et bien là, entourant mon néant.
C’étaient des gémissements. Des râles. Des souffles oppressés, aux saccades ponctuées de faibles cris.
D’horribles sons.
De souffrance. De peur. D’agonie.
Le concert d’une chambre des mourants.
Mais pour affreux qu’ils fussent, ces bruits et le fait que je les entende me rappelaient que j’étais vivant.
Un être de chair. Un corps et non une entité sans forme navigant au sein d’une nuit éternelle et sans limites.
Ce n’était pas une pensée à proprement parler. Je n’aurais pu la formuler avec des mots. Mais c’était en moi, une certitude confuse mais inébranlable.
Les sons existaient.
J’existais.
Je pouvais exister.
Douleur.
Torsion des tripes.
Diarrhée.
Sang.
Il y a un changement dans l’espèce d’entité vaguement rouge qui flotte dans mon obscurité. Elle devient plus brillante. Sa couleur mute en une sorte de vert fluorescent. C’est un nuage de paillettes brillantes qui va et vient avec la grâce d’une danse.
Miroitante.
Fluide.
Je la reconnais. C’est la masse sans cesse mouvante, fantomatique, du plancton dans le lagon, telle qu’elle apparaît parfois dans la nuit caressée par la lune.
Elle m’entoure.
Je la surplombe. C’est étrange, moi qui n’avais plus de corps, je distingue maintenant mes membres, nimbés de cette lueur verte.
Je comprends : je flotte sur le plancton. Il me porte. Je voyage dessus, en tailleur, comme un prince de conte oriental sur son tapis volant.
Un tapis volant aquatique !
Je ris.
Je n’ai jamais imaginé rien de plus marrant !
En même temps, ça me fout en rage. Non mais quel irrespect ! De quel droit cette… ce… cette chose se targue t-elle pour m’emporter de la sorte, moi qui suis…
Moi qui m’appelle…
Enfin, moi, quoi ! On ne va tout de même pas m’obliger à décliner mon identité à tout bout de champ !
Voilà que ça reprend.
La souffrance.
Une patte griffue s’enfonce dans mon ventre et tord tord tord.
Et je me vide vide vide.
De la lave de la lave de la lave de la lave qui n’en finit pas de jaillir de moi.
De.
Couler.
De.
Moi.
Moi qui suis…
Je.
Ne.
Sais.
Sais. Pas.
Haig !
Voilà. Je me souviens. Je suis Haig. Je suis venu dans une île par amour pour une femme qui s’appelle je ne sais plus comment mais ce que je sais c’est que c’est une belle femme qui chante et je suis malade, plein d’autres de mes copains sont malades et ils meurent et moi aussi je vais
mourir.
Le banc de plancton m’a déposé à la limite du lagon, sur le récif de corail. Mais celui-ci a changé de forme. Il ne dessine plus un demi-cercle mais une ligne droite qui court à travers l’océan comme une digue, un chemin caillouteux qui file, roide, s’enfonçant dans un brouillard blanc laiteux qui permet à peine de distinguer les vagues qui viennent s’abattre des deux côtés de cette sorte de chaussée sur laquelle je marche.
Je sais que je ne devrais pas.
Que ce chemin ne peut aboutir qu’à un seul endroit, celui de ma propre
mort
mais l’emmerdant, c’est que je ne peux faire autre chose que le suivre et marcher en m’émerveillant de constater que les aspérités du corail, loin de blesser les plantes de mes pieds nus, se font douces et molles comme du coton…
La douleur, encore.
Le flot écoeurant qui jaillit de moi.
Quelque part dans un autre monde, très loin, un linge humide et bienfaisant me caresse les cuisses. Je comprends que quelqu’un de très attentionné et de très affectueux nettoie mes cuisses de cette boue infâme en murmurant sur un ton désolé des paroles que je ne parviens pas à comprendre.
– Are you sssssick, my dear friendsssss ?
Il y a un homme qui marche avec moi sur le chemin de corail, lequel n’est plus bordé par de l’eau mais par la forêt luxuriante qui forme comme deux falaises d’un inextricable fouillis de feuilles et de palmes vertes que traversent des filets de lumière dorée.
– I am ssssso ssssory…
Chjjje ssssuis ssssi dézzzzolé…
Le ton est ironique, méchant, la voix chuintante, empêtrée de salive.
Je tourne la tête, découvre mon compagnon. C’est un porc. Plus exactement un homme à tête de porc.
– Ssssssi dézzzzzolé…
Sa langue grise pend de son groin ouvert. Ses petits yeux rouges sont fixés sur moi, infiniment moqueurs.
Il est vêtu d’un costume de toile légère, couleur vert pastel. Une chemise de soie brillante. Une cravate d’un vert plus foncé que le costard. Il tient une coupe de champagne dans une main à la peau très blanche.
– C’est sssssinccccérement déplorable, mon chchcher ami…
Dans l’autre main, il a un pistolet plaqué or qu’il braque négligemment dans ma direction. Je me rends compte que ce n’est pas sa peau qui paraît si blanche, mais un gant, comme ceux que portent les personnages de dessin animé.
– Déplorable… Déplorable… Déplorable…
Il se met à danser, ondulant et tournant sur lui-même avec une grâce pataude qui me hérisse.
– Ssssseulement, poursuit-il d’un ton joyeux, vous êtes venu ssssur mon île et je ne sssssuporte pas que quiconque vienne chchchanter des ssssaloperies de chchchchansons ssssur mon île…
La rage me tord le ventre, en même temps qu’une nouvelle crise de coliques. J’ai un geste pour déboucler en urgence la ceinture de mon pantalon mais je me rends compte que je suis nu.
À poils devant ce monstre !
Cette pensée me répugne et m’humilie, attise ma colère.
En même temps, je m’en fous.
Je prends un air détaché pour m’accroupir, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. J’expulse en gémissant un flot écarlate dont s’échappent des fumerolles à l’odeur fétide qui sinue jusqu’aux sabots de l’animal homme.
Celui-ci ricane doucement.
– Puissssque vous ne m’écoutez pas…
– Va te faire enculer !
Il se cambre en arrière, lève son mufle et éclate d’un long rire franc et sonore, cette fois, dont le son fait s’enfuir à tire-d’aile deux petits oiseaux à queues en forme de lyre qui, nichés dans le foisonnement de verdure, étaient occupés à se crever mutuellement les yeux à coups de becs.
– Ah, ah, ah !… Puissssque vous ne m’écoutez pas, laissssez notre ami vous echchssssposer la sssituation…
Inexplicablement, le sentier de corail a abouti à l’intérieur d’un petit restaurant asiatique. La lumière y est douce, diffusée par des lampes aux motifs compliqués dont pendent des grappes de franges rouges.
Derrière un comptoir d’acajou, Tara fait la serveuse, vêtue d’une robe chinoise très ajustée et percée en maints endroits d’impacts de balles.
Kiri…
Car c’est Kiri, dépouillé de son horrible masque de cochon, exhibant son visage blafard, les yeux pétillant d’une indicible joie mauvaise.
Il sourit, exhibant des filets de bave qui courent entre ses dents et m’invite à m’asseoir d’un geste cérémonieux.
– Mon chchcher…
J’obéis. Je suis sans force, près de m’écrouler à terre. Je me laisse tomber sur la chaise que l’enculé me désigne.
Sur la table, il y a un grand plat de crevettes baignant dans une sauce brune parsemée d’éclats d’arachides.
En face de moi, un homme aux traits négroïdes, à la crinière crépue de chevaux blancs et au regard absent, comme aveugle, chipe habilement une crevette au bout de deux baguettes cylindriques, la porte à sa bouche, mastique et déclare :
– Better not do !
Au bar, Tara se tourne et actionne un interrupteur.
Noir.
Néant.
Douleur.
Il pleut.
Une pluie grasse, violente, qui s’abat depuis longtemps et durera encore.
Cette fois, ce n’est pas un cauchemar. Pas tout à fait. Cette scène, je l’ai vécue un jour. Telle quelle. À peu près.
C’est un souvenir, un peu déformé par ma mémoire.
J’ai une mémoire. Cette pensée me remplit de joie !
Il pleut.
Je suis jeune. Très jeune.
Le sol est de boue parsemée de flaques crépitantes. La maison est basse, carrée, sans grâce. Au centre du mur de façade, lézardé en plusieurs endroits, se trouve un portail dont la peinture bleu ciel écaillée, lépreuse, laisse voir de larges pans de bois gris.
Je sais que c’est au Maroc. Une plaine aride et pauvre, dure, au centre du pays.
Devant le portail, en face de moi, se tient une femme. Je sais qu’elle s’appelle Zohra (*). Elle est grande et forte. Elle paraît insensible aux rafales de pluie qui s’abattent sur elle. Ses yeux posés sur moi sont ceux d’un félin dangereux, dardant vers ma personne une menace tranquille, si puissante qu’elle n’a nul besoin d’être agressive.
Je sais que c’est elle qui a empoisonné Ferraj, le bandit, l’assassin, le cinglé, le type habité par le démon qui m’avait mis sous sa coupe et qui s’est suicidé tout à l’heure, sur le toit en terrasse de la maison.
Je lui demande :
– Est-ce que tu es une sorcière ?
Ma voix me parvient déformée, doublée d’écho, comme truquée électroniquement par les techniciens de cinéma quand ils veulent faire comprendre au spectateur que l’individu parle dans un rêve.
Car c’est un rêve, n’est-ce pas ?
Un délire né de la fièvre.
Pourtant j’ai froid. La pluie me transperce, me gèle jusqu’à la moelle des os. Je grelotte sans pouvoir me contrôler.
– Est-est-est-ce que que Tu tu tu es une une une…
La femme ne répond pas. Elle se tourne lentement, d’un seul bloc. Devant elle, un vantail s’ouvre dans la porte bleue. Elle s’y engouffre sans marcher. Sa silhouette rapetisse, se fait très lointaine. Elle est devenue minuscule quand la porte se referme sur elle.
Je suis couché dans la boue. Je tremble. Je ne me souviens pas de m’être allongé.
Une lance de douleur me fouaille l’intérieur du ventre. Je m’arque, me tend, me tord.
La sensation désormais connue de mes tripes qui se vident, puis celle, plus vague, ténue, de mes cuisses baignées de ce liquide chaud et bourbeux sorti de mes entrailles.
De nouveau le noir.
Le néant.
L’absence de tout.
La nuée rouge, légère comme un tourbillon de poussière levée par le vent sur le désert, qui danse autour de moi, me charme, semble vouloir se laisser happer et fuit au loin, dans cet infini nocturne.
Soudain, la nuit est plus claire.
Soudain ?
Non. Il y a longtemps. Seulement, j’étais assoupi. Ou évanoui. Ou inconscient. Je ne me rendais pas compte de cette nouvelle luminosité.
C’est la lune, un peu au-dessus de l’horizon, pleine et ronde, vaste disque lumineux, comme du néon sous un globe de verre opaque, qui nous éclaire.
Nous ?
Qui ça, nous ?
Je me dis que c’est impossible, car je me souviens bien d’il y a quelques nuits, quand nous avons brûlé les cadavres de…
Les cadavres.
Dans la clairière, là, dégagée à la dynamite où on avait pris l’habitude de cramer nos morts…
La nuit du dernier bûcher, la lune se réduisait à un mince croissant, couché comme le sont les croissants de lune dans l’hémisphère sud, comme un sourire qui se moquait de nous et de nos misères.
Et voilà qu’elle est pleine et ronde et qu’elle envahit le ciel !
Qu’elle me laisse voir des arbres aux feuillages pendants comme des algues, aux pieds plantés dans de l’eau qui semble épaisse, caressée de reflets laiteux par cette foutue bon sang de pleine lune impossible !
C’est un marécage.
Je sais que nous (nous ?) sommes en Floride, dans une région qu’on appelle les Everglades.
L’Amérique.
Je suis debout près d’une petite voiture de marque japonaise. Les deux portières arrière sont ouvertes. Sur la banquette se trouve un homme. Il est très fort, les épaules larges, le torse puissant. Et il est mort, ses deux larges mains crispées sur son ventre, perdues dans les replis de sa chemise détrempée de sang.
De l’autre côté de la voiture, il y a un autre homme, plus petit mais lui aussi très costaud. Il est blond, avec une paire de moustaches blondes.
Le mort a des moustaches lui aussi, mais elles sont noires.
Je sais que le blond s’appelle Félix (**).
Il me parle. Je vois sa bouche s’agiter mais aucun son ne me parient. C’est dans ma tête que je l’entends.
– Aide-moi à le descendre de là et à le porter dans le marais.
Je proteste en pensée, sans ouvrir la bouche.
– Il va se faire dévorer par les alligators ! On ne peut pas lui faire ça, c’est Carlo, quand même !
Carlo. Le mort se nomme Carlo. C’est un ami très cher et son décès me cause infiniment de peine.
Félix continue de remuer la bouche, en colère.
– Tu veux quoi ? Lui faire un enterrement de première classe ? On a toute la police de l’état au cul !
La douleur me vrille le bide.
La chiasse jaillit de mon cul, brûlante comme un acide.
La lune explose en une infinité d’étincelles blanches qui s’éteignent aussitôt, comme les flammèches d’un feu d’artifice.
Une voix lointaine chuchote :
– Haig… Chéri… Haig…
J’ai juste le temps de comprendre que je m’appelle Haig, que c’est à moi que cette voix s’adresse, que cette voix est triste et inquiète pour ce Haig qui est moi…
Et je replonge dans ma presque mort hantée par un voile rouge.
Il ne faut pas
lâcher
l’arme est trop lourde dans mes deux poings mais il faut tenir surtout ne pas lâcher c’est mon arme mon colt Redhawk une seule balle suffira je veux crever debout dans la bouche suffira
Bang
Adios amigos
Ne faut pas, mais
Le colt tombe, j’entend
Le son mat de sa chute sur le sable le gravier mêlé de débris de coquillages
Tombe
Et c’est
Nuit
mort
Ne faut
Pas…
La voix.
– Haig… Chéri, pas toi… Haig…
Les lèvres de la voix.
Pleines. Épaisses. Brunes.
Qui découvrent de belles dents saines et blanches. Une bouche merveilleuse faite pour rire, crier de plaisir et de joie…
Chanter !
Elle chante.
Elle se fait appeler d’un beau nom. Un bijou. Une pierre précieuse. Un diamant, peut-être ?
Elle est debout sur une scène dans un lounge d’hôtel et elle chante, ravissante poupée dodue dans un jean ajusté et un T-shirt rouge que gonflent ses seins ronds.
– New York, New York…
Sur le tabouret de bar voisin du mien, un vieil homme aux cheveux très blancs me parle d’un trappeur du Groenland devenu cannibale.
– New York, New York…
C’était elle !
La chanteuse.
Son visage était au-dessus du mien. Je ne voyais pas sa bouche. Le bas de son visage était masqué par ce qui semblait être une courte jupe noire à paillettes d’argent. Mais c’étaient bien ses yeux qui me scrutaient, une expression inquiète flottant dans ses prunelles sombres. Soudain, ses sourcils se soulevèrent.
– Haig ?
Ses deux mains se refermèrent sur mes épaules.
– Haig, tu m’entends ?
– Perle, dis-je. C’est perle. Pearl. Pas diamant. Pearl Mama.
Ma gorge était sèche, le son de ma voix rauque. Je passai une langue de carton sur mes lèvres. Aussitôt, elle se pencha sur le côté, attrapa un quart empli d’eau, m’en versa un filet sur la bouche.
Jamais source ne fut plus délectable !
Aussi effarée que joyeuse, elle tourna la tête et cria par-dessus son épaule :
– Il est réveillé !
Un tout petit indonésien apparut, le torse nu sous une veste blanche.
– Hello boss !
Suni ?
Mais il était malade, Suni ! Il avait chopé cette saloperie de fièvre ! Il aurait dû être mort !
Ou bien j’étais mort moi aussi…
Ou alors c’était encore un autre délire…
– Boss, you good ?
– Haig, s’écriait Pearl Mama. P-p-putain qu’est-ce que tu m’as foutu la t-t-trouille !
La puanteur qui s’imposa à mes narines, un mélange presque solide de matières fécales, de sueur fiévreuse et de chair en décomposition me fit comprendre que j’étais bel et bien de retour dans la réalité.
Suni riait. Il était encore plus maigre et chétif qu’avant. Avec sa peau au teint livide tendue sur ses pommettes, les angles de ses mâchoires et ses dents découvertes qui, en comparaison, paraissaient immenses, on aurait dit une tête de mort.
Joyeuse, la face de squelette. Hilare. Éclairée par des yeux noirs pétillants de joie.
– Hi, hi, boss… Sama sama saya (pareil que moi)… Boss malade mais pas mort…
Pearl Mama riait aussi, sous son masque en jupe de pute.
– Haig… Putain, j’y crois pas… Haig…
(À suivre)
(*) Voir : Haig, Le Sand Des Sirènes, éditions Taurnada
(**) Voir : Haig, Les Guerriers Perdus, éditions Taurnada
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