Tito Desforges est un type avec lequel je me sens des affinités. Tito Desforges est né le 31 décembre 1960. Comme moi. À Fournival, Oise intérieure. Moi aussi. Tito Desforges a beaucoup bourlingué. Moi c’est pareil. Tito Desforges est un putain d’écrivain. Ben ça aussi c’est comme moi !
S’il survient que certains êtres à la psyché malade se transforment en monstres de la société, alors que dire d’un homme devenu monstre de lui-même ?
Jonathan Jovic.
J’ai avalé deux gélules d’un coup.
Dormi. Bien. Sans rêves.
Longtemps. Des heures. La lumière du carré de vitre renforcée de croisillons de métal en haut du mur a pris l’orientation et l’intensité d’un milieu d’après-midi.
Vous le savez : on m’a confisqué ma montre ainsi que tout objet, pendule, réveil, cadran solaire, sablier, horloge astronomique, qui sert à indiquer l’heure, vu qu’il me serait loisible de m’en servir comme d’une arme pour agresser les surveillants.
Je ne dispose pour étalonner mes journées que de la distribution des repas aux menus immuables semaine après semaine (lundi : brocolis sauce vinaigre, escalope de dinde en carton au fromage fade, compote verte.) et de la lumière à la lucarne de ma cage.
La nuit et le matin qui ont suivi l’enlèvement de Louise, je sais que je me suis réveillé deux fois.
Ou trois.
Ou bien plusieurs fois, dont l’une était imaginaire. Ou bien les trois…
Je vais essayer de vous raconter, docteur. Peut-être que vous, le savant, saurez faire le tri.
À mon premier réveil, la nuit était d’un noir bleuté presque solide, sans lune ni étoiles. J’étais couché par terre, sur du sable dur, et la pluie me fouettait le corps. Une de ces ondées nocturnes du bush, aussi brusques que violentes, faites de millions gouttes énormes qui cognent aussi fort qu’une grêle.
J’ai étendu les bras. Ma main gauche a rencontré la carrosserie de la Nissan. Je me suis levé et j’ai trouvé à tâtons la poignée d’une portière. La lumière de l’habitacle a révélé la banquette arrière, avec mon blouson, celui de Louise, le jerrycan d’eau, plus quelques affaires.
J’ai refermé la portière, ramenant la nuit dans l’habitacle. Bu de l’eau à longues goulées, essayant de chasser de mon palais l’impression de sécheresse et d’amertume qui ressemblait à celle qu’on ressent les lendemains de cuite.
Mes pensées ressemblaient à un enchevêtrement de fils barbelés abandonnés à l’entrée d’un camp de prisonniers morts.
J’ai trouvé un paquet de Camel dans ma poche de chemise. J’en ai allumé une et murmuré en soufflant la fumée :
–Excuse-moi, ma chérie, mais là, j’en ai vraiment besoin…
J’ai réalisé que je parlais dans le vide. Il s’était donc passé quelque chose, puisque Louise n’était pas là.
Quelque chose, mais quoi ?
Alors, je me suis dit que je pouvais essayer de remonter le temps, renouer le fil ténu de mes souvenirs, trouver un fil et tirer de façon à ce que les nœuds dont un marin cinglé s’était servi pour emprisonner ma cervelle se défassent.
– Il faut que je revienne à ce matin, dis-je.
Ce matin, nous avions mangé un breakfast d’œufs au jambon à l’épicerie / station d’essence d’un bled nomme Kesey Creek.
Oui…
Et puis on avait pris la route, cette même Donahue Highway toujours déserte, à peine large comme une piste et rectiligne à vomir qu’on suivait depuis plusieurs jours.
Oui, c’était bien ça…
En milieu de matinée, peut-être… Oui… Vers les dix heures, sûrement, car le soleil était déjà lumineux à blesser les yeux mais n’avait pas encore atteint l’étal de fournaise qu’il garderait toute la sainte journée. C’est ça, donc, en milieu de matinée, j’avais subi une attaque de la machine à brouillard.
Pas vraiment une attaque. Disons une escarmouche : quelques tourbillons gris à l’horizon de la Donahue, là où les deux coteaux se rejoignaient, plus des volutes aux deux coins de mon champ de vision, tordues et discrètes, mystérieuses fumées d’encens.
Dans ces cas-là, il est fréquent que je marmonne sans m’en rendre copte ou que des tics déforment le coin droit de ma bouche.
Louise sait lire ces signes.
– Papa ?
– Tout va bien, Louise, je t’assure.
Je prenais ma voix de bon paternel rassurant, sûr de lui, en pleine maîtrise, t’en fais pas ma chérie ah ah ah, mais elle avait raison.
Elle venait de consulter machinalement l’écran de son smartphone, pour la trois cent millième fois de la matinée. Produisant de ses lèvres un inélégant bruit de pet dépité, elle avait laissé tomber le rectangle de technologie sophistiquée au creux du vide-poche du tableau de bord : pas de réseau dans ces terres reculées du bush australien.
– Non, papa, je vois bien que ça ne va pas. Range toi sur le côté, on va attendre que ça passe.
– Pas la peine…
Personne, pas même ce bon vieux Randy, ne gagnait à tenter de résister aux désirs de Louise Mac Murphy, treize ans d’entêtement féminin. Sa voix s’était faite à la fois autoritaire et pressante (tous ceux qui ont eu une fille de cet âge sauront de quoi je parle).
– S’il te plaît, papa. Et puis j’ai envie de me dégourdir les jambes.
Sans un mot, j’avais ralenti, quitté le ruban de bitume monotone de la Highway, roulé quelques mètres sur la rude terre rouge et coupé le contact.
– Ma princesse est-elle satisfaite ?
– C’est okay.
– Ne va-t-elle pas poser une bibise sur la joue de son papounet pour le récompenser d’être aussi obéissant ?
Elle avait soupiré, roulé des yeux, mais m’avait accordé ce que je quémandais, (un rapide piqué de lèvres sec comme un bec de pigeon qui chope une graine au creux d’une paume, mais c’était déjà ça, pas vrai ?), actionné la manette d’ouverture et poussé la portière de ses pieds nus.
– Arrête de me parler comme à un bébé !… Oh, regarde, il y a des kangourous !
Autour de nous s’étendait à perte de vue la terre rougeâtre de l’outback, sans vrai relief, comme aplatie par le soleil de fin de matinée qui déversait déjà sur nos têtes un bon 38 Celsius. D’ici une heure maxi, ce serait une poêle d’acier oubliée sur un gaz ardent.
Sur la droite, à une centaine de mètre, s’élevait une forêt de termitières, pyramides couleur de sang séché poussées en désordre inextricable. Un bon millier, à vue de nez. Certaines, toutes jeunes, ne mesuraient de quelques centimètres, comme des pâtés de sable bâtis sur une plage par un gosse pas particulièrement doué pour ça. D’autres paraissaient plus grandes que moi.
Bordant ce chaos de chapeaux de magiciens géants, il y avait un bouquet d’eucalyptus nains, buisson de ramilles entrelacés, de cette couleur livide d’os abandonnés qu’ils ont toujours dans la région.
Devant : les kangourous. Six ou sept « rouges », plantés sur leurs grandes pattes de lapin, leurs petites mains d’enfants repliées sur la poitrine, dardant avec un bel ensemble sur la voiture des regards stupides. Un troupeau d’attardés mentaux observant une incompréhensible apparition.
Bien sûr, qu’il y avait des kangourous !
Dans le coin, ils pullulaient tant qu’on ne pouvait pas parcourir un kilomètre sans en avoir une harde d’un côté de la route ou de l’autre, voire les deux, poursuivant on ne savait quoi de leurs bonds sinueux.
J’avais gagné l’avant de la voiture. Appuyé au pare-buffles, j’avais allumé avec satisfaction une Camel sans filtre, mon poison personnel. Quand vous étiez un géant costaud de partout qui convoyiez une minuscule et gracile Louise Mac Murphy à bord d’un véhicule automobile, vous ne fumiez pas dans ledit véhicule. Les diablotines de onze ans sont capables d’atteindre des sommets insoupçonnables dans le décibel outragé.
– Papa, comment peux-tu encore t’empoisonner avec ce truc ! C’est grossier ! Ça pue ! Et puis c’est vulgaire ! Pourquoi est-ce que tu es vulgaire ?
Pour la santé de mes tympans autant que pour la tranquillité de mon âme, il valait mieux se passer de nicotine jusqu’à une halte propice.
Je poussais dans l’atmosphère brûlante des nuages de goudron certifié Reynolds Tobacco Company, tout en regardant la mince silhouette de Louise qui s’éloignait en direction des lapins géants : un bel oiseau gracieux, fuchsia, dansant sur des jambes musclées de coureuse. Comme toujours, le spectacle m’emplissait d’un sentiment inexprimable, doux comme du miel et puissant comme un fleuve furieux. Un bonheur fou, à croire que mon cœur allait s’arrêter de battre à l’instant, foudroyé d’amour, et en même temps une indicible angoisse, la terreur folle que cet instant de grâce pure qu’il m’était donné de contempler allait soudain se volatiliser, comme un rêve qu’un hypnotiseur aurait eu le pouvoir de faire disparaître oh disparaître d’un claquement de doigts.
Je m’étais raclé la gorge, histoire d’en expulser une amertume qui ne devait pas tout à la cigarette.
– Ma petite fille, mon trésor. Que Dieu te préserve du danger ou bien, je le jure, je tuerai Dieu lui-même. Et Jésus par la même occasion. Parole, même la Vierge Marie aurait à se méfier de moi !
La famille Kangourou avait finalement décidé que l’extraterrestre en rose fluo qui s’approchait d’eux d’une démarche dansante de petite fille pouvait représenter une menace. Ils avaient repris leur route vers qui savait où dans un bel élan collectif.
J’avais écrasé ma cigarette sous mon talon et l’avais émiettée avec soin. L’aurais-je écrasée par terre que Louise m’aurait traité de pollueur, destructeur de la planète, assassin de la biodiversité et bien d’autres expressions du genre dont elle possédait une collection inépuisable. Remonté à bord, je m’étais octroyé une rasade d’eau tiède au bidon que nous conservions à l’arrière et avais consulté la carte que j’avais achetée à…
Où ça ?…
Juste avant de…
Pas important. Ce qui l’était, c’était qu’elle indiquait que le prochain village s’appelait Grosvenore-Mine. Apparemment, c’était un patelin un peu plus important, et il se trouvait à une cinquantaine de miles de nous. Pas compliqué : sur cette vieille Donahue, il y avait un magasin paumé ou un village tous les cent miles.
Grosvenore-Mine.
On y serait pour le lunch. Hamburger sandwich avec sa tranche de betterave rouge ou bien trio de saucisses au cholestérol, plus frites molles, le tout à recouvrir de sauce barbecue en flacon plastique brun.
Parfait.
J’avais relevé la tête pour appeler Louise, mais elle n’était plus là où je l’avais vue un instant auparavant, devant l’endroit où se tenaient les kangourous.
J’avais ouvert la portière à fond.
– Louise ?
Ayant sauté de mon siège, je m’étais appuyé au haut de la portière.
– Louise ? Chérie ? Il est temps de partir !
Pas de réponse. Pas un mouvement. Le bush figé autour de moi comme l’éternité. Le silence, seulement troublé par les cliquetis du moteur arrêté.
Replonger dans la voiture. Ouvrir d’un coup de poing la boîte à gants. En sortir la paire de jumelles que j’y conservais, achetée je ne savais plus où ni quand.
– LOUISE !
Fébrilement, j’avais balayé l’espace. Le bosquet d’eucalyptus. L’horizon rougeâtre. La lisière du champ de termitières.
– LOUIIIIIIISE !
Soudain, il m’avait semblé apercevoir un pan de rose fuchsia au milieu des termitières, aussitôt disparu entre deux d’entre elles, aussi fugace que le passage d’un oiseau pêcheur parmi les roseaux, vif, éclair d’une peau de serpent filant entre les rocailles.
Elle courait.
Elle fuyait.
Quoi ? Qui ? Quelle menace ?
Sans perdre un instant de plus, j’avais bondi.
Une fois que j’eus gagné le champ de termitières, je m’étais faufilé entre deux colonnes, les cognant des épaules.
– Louise, réponds !
Contourner une troisième, en piétiner cinq ou six petites, me retrouver devant une barrière géante, me glisser de côté, dos et poitrine frottantes.
– Louise, bon dieu !
Autour de moi, un dédale d’étroits sentiers sinuant entre ce qui semblait être des cônes de chantier trop grands.
À droite.
À gauche.
Encore à droite.
Rien, pas de Louise !
Un autre sentier, un peu plus large. M’y engouffrer. Erreur, il se terminait en un étroit goulet, pas suffisant pour mon poitrail.
Volte-face.
À gauche, maintenant, puis encore à gauche.
Rien. Personne !
Alors j’avais commencé à cogner. Vraiment cogner. Du pied, d’abord. Soulevant des geysers de poussière enflammée. Des poings ensuite. Paf, paf, paf ! Provoquant des avalanches rouges comme des ruisseaux de sang qui s’écoulaient en poussant des chuchotements de gravier.
Tout en continuant à boxer, je m’étais mis à galoper sur place, frappant des talons comme un buffle furieux, tapant même du front sur toute cette matière poussiéreuse dont les empilements hasardeux s’effondraient de toutes parts sous mes coups.
Trouvant devant moi une pyramide géante de plus de trois mètres de hauteur et au moins la largeur de mes deux bras étendus à la base, je me jetai dessus de tout mon corps. Ébranlée par mon coup de boutoir, elle se rompit en son milieu. La pointe s’écrasa au sol dans un nuage de sable rouge qui, une fois dissipé, révéla en face de moi, à cinquante mètres, ma voiture, la Nissan.
Et, plantée devant, les bras croisés, la tête penchée dans une inclinaison moqueuse, Louise.
Louise, les cheveux noirs répandus sur une épaule, dans son petit haut fuchsia et son short en jean.
Louise qui me regardait, écartant les deux mains devant elle : « mais qu’est-ce que tu es en train de faire, papa ? ».
Je l’avais rejointe à grands pas, haletant comme un taureau de combat, la bouche, le fond des narines et la gorge envahis par la poussière.
Arrivée devant elle, j’avais explosé :
– Mais enfin, qu’est-ce que tu as à disparaître comme ça ?
Elle avait reculé d’un pas, dans un réflexe défensif.
– Je suis allée faire pipi !
Pipi ? Pipi ? Pipi ?
Oh, user de toutes mes forces pour juguler la colère qui me secouait.
Me maîtriser.
Contrôler.
Une fois, quand Louise était beaucoup plus petite, je m’étais laissé aller à lui donner une gifle alors qu’elle avait…
Qu’elle avait ?
C’était quand elle…
Je ne me souviens plus. Ce que je sais, c’est que j’en avais éprouvé un tel remord et que, contemplant la large marque rouge de mon battoir sur sa délicate petite joue, je m’étais juré de ne plus jamais recommencer.
Depuis, c’était ce souvenir que j’évoquais quand mon exaspération devenait trop forte (tous les papas comprendront ça, j’espère).
– Ah, fis-je… Bon… bien…
– Papa ?
– Ce n’est… rien… ma chérie… rien du tout…
Je reprenais mon souffle.
– Ton vieux papounet s’est affolé trop vite, c’est tout.
J’avais écarté les bras pour l’embrasser mais elle avait de nouveau reculé.
– Tu es plein de poussière !
– Ah… oui… c’est vrai… tu as raison…
M’appuyai des deux mains au pare-buffle. Souffler. Réussir à rire.
– Excuse-moi, ma chérie, j’ai cru qu’il t’arrivait quelque chose…
Elle avait secoué la tête, faisant danser ses longs cheveux noirs, me dédiant un de ces sourires qui me faisaient trouver le monde un endroit pas si laid, au fond.
– Non, papa, c’est ma faute, j’aurais dû te prévenir.
– N’en parlons plus… Ouf… Il y a un village qui s’appelle Grosvenore-Mine à 40 kilomètres… Ouf… On va aller s’y taper un hamburger bien dégueu avec les frites les plus graisseuses de la terre tous les deux, qu’est-ce que tu en dis ?
Elle m’avait considéré des pieds à la tête, ce qui faisait un sacré bout de chemin pour ses yeux.
– D’accord, mais avant, on trouvera de l’eau et tu te laveras.
– Okay, c’est ce que je vais faire, promis.
Je l’éveillai.
Ou je sortis de l’inconscience. Ou de mes rêves, ou de je ne savais pas quoi.
Le fracas de la pluie s’acharnait toujours sur le toit.
– Okay, c’est ce que je vais faire, promis, ai-je prononcé à haute voix.
J’avais le front appuyé contre le volant. La fumée âcre d’une bonne demi douzaine de cigarettes alourdissait l’air de l’habitacle.
M’étais-je endormi, bercé par mes pensées ?
Avais-je rêvé ?
Avais-je revécu des souvenirs ou bien inventé des songes ?
Les deux ? À moitié l’un, à moitié l’autre ?
Vous voyez ma détresse, docteur ?
Je me souviens d’être sorti de la voiture, de m’être étiré, bras en croix, poitrine exposée aux piqûres de taons des gouttes de pluie.
Des termitières ?
Avais-je vraiment mené bataille contre des cônes d’argile ou bien était-ce encore une de mes fantasmagories ?
Je me souviens d’avoir ouvert les quatre portières pour aider la fumée à se dissiper. D’avoir saisi le jerrycan à l’arrière et bu de longues rasades d’eau tiède.
Au cœur de cette maladie, de cet embourbement, de cette pourriture qui rongeait ma cervelle, je ne pouvais tenir qu’un seul fait pour certain.
Louise n’était pas là.
Je pouvais parcourir les alentours dans la nuit détrempée, fouiller sous les sièges de la voiture, ouvrir la malle arrière et même le capot, pourquoi pas : je ne la trouverais pas.
Elle n’était pas plus là que si elle n’existait pas.
On me l’avait enlevée. On la tenait prisonnière quelque part. C’était la seule certitude à laquelle je pouvais m’accrocher. C’était la vérité, l’unique, qui devait être ma rampe, mon garde-fou, mon fil d’Ariane pour continuer à agir.
Agir, malgré l’immense confusion de mes sensations, malgré le désordre de mes réflexions, malgré le brouillard.
Agir.
Me reposer. Retrouver des forces et, dès que le jour serait revenu, partir en chasse et retrouver ma fille.
Je me souviens encore de m’être allongé, genoux pliés, sur la banquette arrière. D’avoir écouté un moment le grondement de l’averse sur le toit. D’avoir sombré aussitôt dans une inconscience dont je ne voulais pas, ne voulais plus savoir si elle était réelle ou pas.
(À suivre)
La Machine À Brouillard, par Tito Desforges, éditions Taurnada, 213 pages en version papier, 9,99 €, est disponible autant dans les librairies réelles que celles en ligne.
One Response to LA MACHINE À BROUILLARD, par TITO DESFORGES 04