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Script-quizz n°11

Publié par le 23 juin 2016

 

Salut à toutes, tous.

La littérature qu’on se délecte à lire est aussi la matière première de tous les films, téléfilms et séries que nous aimons à mater. Même s’il ne s’agit pas de l’adaptation d’un bouquin mais d’une oeuvre originale, derrière chaque thème, chaque séquence, dans certains cas chaque plan, le travail de base est celui d’un écrivain. Eh ouais, un gadjo tout seul avec ses clopes et sa boutanche devant sa ch’tite machine…

Trouvez ci-dessous un bout de scénario. A vous de deviner de quel film il est extrait…

 

INT jour, salon de Stanley Motss

Gros plan sur l’écran de télévision. Une journaliste, micro en main. Banc-titre : White House press conference LIVE.

La journaliste :
Le porte parole John Levy est sur le point de nous répondre sur les graves accusations portées par la jeune scoute contre le président…

Plan sur le trio, Stanley Motts, Conrad Brean et Winnifred Ames.

Motts (hilare) :
Wouou ! Celui-là, il est foutu.

Brean :
Notre devoir, monsieur Motts, c’est de sauver la situation.

Motts :
Sauver la situation ? Ils vont faire de ce type de la chair à saucisses !

Brean :
Oui, mais si nous arrivons à maintenir le calme pendant onze jours sur cette histoire, nous avons une chance.

Motts :
Mais ce genre d’histoire ne s’efface pas comme ça… Franchement, je ne vois pas en quoi je peux vous être utile.

Plan sur la télévision. John Levy est monté à la tribune.

John Levy :
Le président a donc décidé de rester sur le sol chinois pendant une ou deux journées supplémentaires. Nous resterons en contact étroit avec le président…

Plan sur le trio, de dos, écran de télé en arrière-plan.

Motss :
Oui, mais il faudra bien qu’il revienne ! A quoi ça vous avance d’avoir un ou deux jours.

La télévision montre les journalistes réunis à la conférence qui lèvent la main pour poser une question.

Motss :
Regardez-moi toutes ces mains ! Même Houdini ne s’en sortirait pas !

Gros plan sur la télé.

Un journaliste :
Pouvez-vous nous expliquer toutes ces rumeurs ? Ces rumeurs qui disent que le vol du président aurait été annulé à cause de la situation en Albanie ?

John Levy :
Il y a un certain… Euh… Je ne vois pas du tout à quoi vous faites allusion…

Le journaliste :
Eh bien nous savons que le département d’état a constitué ce matin un corps expéditionnaire d’urgence en Albanie.

John Levy :
Monsieur… Vous ne… Nous n’avons…

Une journaliste :
Monsieur Levy ? Monsieur Levy ?…

John Levy :
Nous n’avons… Oui, madame Rose ?

La journaliste :
Le général Scott a été rappelé d’urgence à Seattle tôt dans la matinée. Y a-t-il un rapport entre son voyage surprise et le bombardier B3 ?

John Levy :
Madame Rose, il n’y a pas, à ma connaissance, il n’y a pas de bombardier B3.

Une autre journaliste :
Monsieur Levy, la situation en Albanie a-t-elle un lien avec les intégristes musulmans ou les mouvements anti-américains qui…

Plan sur le trio, dont Conrad Brean, réjoui.

Brean :
Aaaah ! Voilà, ça y est ! Il fallait s’y attendre. Vous avez entendu ? J’en étais sûr !

Motss (interloqué) :
Quel rôle jouez-vous dans cette affaire ?

Brean :
Que voulez-vous qu’on lui dise ?

Tandis qu’on entend en arrière-fond la conférence de presse qui continue de se dérouler, Brean sort son téléphone portable de sa poche, l’ouvre, compose un numéro. Motss essaie de regarder le clavier mais Brean écarte le portable.

Brean :
Sécurité…

Il termine de composer le numéro.

Motss :
Dites-lui… Eh bien… que nous sommes tous très inquiets pour le président et, bien sûr, que toutes nos pensées et prières l’accompagnent.

Brean passe le portable à Winnifred Ames.

Ames (au téléphone) :
Faites en sorte que Levy dise que nous sommes tous très inquiets pour le président et que nos pensées et prières l’accompagnent… Merci.

Plan sur l’écran où John Levy porte la main à son oreillette.

John Levy :
Je voudrais ajouter que… nous sommes tous très inquiets pour le président et.. et que toutes nos pensées…

Alors que Levy termine sa phrase, plan sur Motss.

Motss :
Oh, il n’a pas mis assez en valeur sa phrase. Ça manque de sincérité. De naturel…

Il prend la télécommande, baisse le volume.

Motss :
Bon, vous venez de gagner un jour, ou même deux…

Brean :
C’est déjà ça, seulement il faut tenir jusqu’aux élections.

Motss :
Et que comptez-vous faire ? Ça ne tiendra jamais onze jours. Vous avez l’air d’oublier qu’il a sauté une fillette…

Brean :
Non, une girl-scoute.

Motss :
Bon, d’accord, il a sauté une girl-scoute. Comment comptez-vous détourner l’attention de l’opinion publique ?… Attendez, je vais prendre mon cocktail de légumes bio, moi…

Brean :
Qu’est-ce qui pourrait détourner l’opinion publique ?

Motss saisit un verre contenant une sorte de purée verdâtre.

Motss :
Rien. Mais rien du tout. Mais rien, mais rien, RIEN ! Vous pensez que… que… Il faudrait au moins une guerre…

Brean et Ames échangent un coup d’œil complice. Motss les observe et comprend.

Motss :
Vous plaisantez ?… Non, vous ne plaisantez pas… Moi, je suis dans le showbiz, alors pourquoi venir me trouver ?

Brean :
Je vais vous expliquer,monsieur Motss. « Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu », ça vous évoque quoi ?

 

CUT

 

INT jour, couloir

Plan séquence de Brean et Motss marchant côte à côte le long d’un couloir luxueux de la villa. Motss a troqué son peignoir contre une tenue de tennis.

Motss :
C’est un slogan. Je crois que c’est une phrase de…

Brean :
« Messieurs les Anglais… » ?

Motss :
« Tirez les premiers ! ». Oui, c’est une phrase très connue…

Brean :
« A bas Geronimo » ?

Motss :
Non, ça c’est un peu…

Brean :
Ce sont des SLOGANS, monsieur Motss. On se souvient des slogans mais on ne se souvient pas des guerres. Vous savez pourquoi ?

Motss :
Pourquoi ?

Brean :
C’est ça le show-business. C’est pour ça qu’on est là.

Motss :
Oui, je vois.

Brean :
Une petite fille nue couverte de napalm. Le V de la victoire de Churchill. Cinq marines hissant le drapeau américain sur le mont Suribachi…

Motss :
Hmmm.

Brean :
On se souvient de ces photos cinquante ans après, mais pas de la guerre.

Motss :
C’est vrai.

Brean :
La guerre du Golfe. Une bombe qui explose dans une cheminée. Deux mille cinq cents missions par jour pendant cent jours. Les images d’une seule bombe, monsieur Motss ! Et le peuple américain a cru à cette guerre. La guerre, c’est du show-business. C’est pour ça que nous sommes là.

Motss :
Qu’est-ce que vous faites exactement pour le président ?…

 

CUT

 

EXT jour, court de tennis

Plan au sol sur l’ombre de Motss qui joue au tennis. Sons d’échanges de balles.

Motss :
Pourquoi l’Albanie ?

Brean :
Pourquoi pas…

 

(A suivre)

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