Salut à toutes, tous.
La littérature qu’on se délecte à lire est aussi la matière première de tous les films, téléfilms et séries que nous aimons à mater. Même s’il ne s’agit pas de l’adaptation d’un bouquin mais d’une oeuvre originale, derrière chaque thème, chaque séquence, dans certains cas chaque plan, le travail de base est celui d’un écrivain. Eh ouais, un gadjo tout seul avec ses clopes et sa boutanche devant sa ch’tite machine…
Trouvez ci-dessous un bout de scénario. A vous de deviner de quel film il est extrait…
P.S. : Ce sera en V.F., hein… La retranscription des scripts en V.O.S.T. reste à inventer !
INT JOUR, salle d’internement
A l’heure de la thérapie de groupe.
Face à l’infirmière Ratched et son assistante, les patients sont assis en demi cercle. Dans l’ordre : Scanlon, Bibitt, Martini, Harding, Cheswick Mac Murphy, Taber, Frederikson, Sefelt. Mac Murphy est au centre, face à Ratched.
A l’arrière-plan, on distingue les grillages blancs qui vont du sol au plafond et les silhouettes prostrées de quelques malades chroniques.
Il s’agit d’une seule longue séquence, succession de gros plans sur le personnage qui parle, à divers angles, ponctués par les plans sur l’infirmière Ratched, immuablement en plan américain.
Ratched :
Vous voulez dire quelque chose au groupe, mister Mac Murphy ?
Mac Murphy :
Eh ben… Ouais… Je voudrais savoir pourquoi personne parmi vous ne m’a dit que vous, miss Ratched et les docteurs, vous pouviez me garder ici tant que ça vous plairait ? C’est ça que j’aimerais bien savoir.
Ratched :
Très bien, Randall. C’est un bon départ… Quelqu’un veut-il répondre à mister Mac Murphy ?
Harding :
Répondre quoi ?
Mac Murphy :
Tu m’as entendu, Harding. Tu m’as laissé me bagarrer avec miss Ratched en sachant tout ce que j’avais à perdre et tu ne m’as rien dit !
Harding :
Hey, Mac, attends une minute… Je ne savais rien de, euh…
Mac Murphy :
Ah, merde !…
Harding :
Non, écoute-moi. Je suis volontaire, ici. Je ne suis pas interné d’office.
Plan sur Mac Murphy, qui tombe des nues.
Harding :
Je ne suis pas obligé de rester ici. Je sors quand je veux.
Mac Murphy :
Tu peux rentrer chez toi à n’importe quel moment ?
Harding :
Oui. Absolument.
Mac Murphy :
Tu me racontes des conneries. (à Ratched) il me baratine, hein ?
Ratched :
Non, Randall. Il vous dit la vérité.
Plan sur Mac Murphy, bouche bée. Les autres montrent des signes de gêne.
Ratched :
Et même, il y a très peu de patients ici qui soient internés d’office. Il y a mister Bromden, mister Taber, quelques-uns des chroniques… et vous.
Mac Murphy reste un moment interdit, puis se tourne vers Cheswick, son voisin de droite, qui l’observe avec l’air malheureux.
Mac Murphy :
Cheswick, tu es un interné volontaire ?
Cheswick hoche lentement la tête.
Mac Murphy :
Scanlon ?
Scanlon acquiesce sans lever les yeux.
Mac Murphy :
Billy ? Pour l’amour du christ, Billy, dis-moi qu tu es un interné d’office !
Bibbit (bégayant) :
N… n… n…
Mac Murphy (dégouté) :
Mais putain, tu es juste un gosse ! Tu devrais être en décapotable en train de draguer les filles et de fourrer de la minette ! Qu’est-ce que tu fous ici ?
Les autres s’esclaffent.
Mac Murphy :
Qu’est-ce que vous trouvez de drôle à ça ?… Bon dieu, les mecs, vous êtes tout le temps en train de râler, de dire que vous n’en pouvez plus de rester dans cet endroit. Mais alors il vous manque seulement les couilles pour en sortir… Qu’est-ce que vous croyez être, merde ?… Des dingues, ou quoi ?…
Plan sur le trio Scanlon, Bibitt et Martini, qui rigole.
Mac Murphy :
Vous ne l’êtes pas !… Vous ne l’êtes pas. Vous êtes aussi cinglé que n’importe lequel des trous du cul qu’on voit marcher dans les rues, et c’est tout !
Plan sur Cheswick effondré, le visage caché dans ses bras.
Mac Murphy :
Jésus tout puissant, j’y crois pas…
Plan sur miss Ratched, qui laisse passer un silence.
Ratched :
Voilà des remarques très interrogeantes, Randall. Le groupe va sûrement vouloir les commenter. Quelqu’un veut faire un commentaire ?
Scanlon lève la main.
Ratched :
Mister Scanlon ?
Scanlon :
Pourquoi le dortoir est-il fermé pendant la journée et les week-ends ?
Mac Murphy lève les yeux au ciel en soupirant.
Cheswick :
Oui. Et moi je voudrais savoir à propos de nos cigarettes. (Il se lève) Est-ce que je peux avoir mes cigarettes, miss Ratched, s’il vous plait ?
Ratched (durcissant le ton) :
Vous vous asseyez, d’abord, mister Cheswick, et vous attendez votre tour !
Cheswick hésite.
Ratched :
Allons, assis !
Cheswick obéit à contrecoeur.
Ratched :
Pour répondre à votre question à propos de la porte, mister Scanlon…
Tandis qu’elle parle, Harding lève la main, une cigarette entre les doigts. Un des infirmiers s’approche pour lui donner du feu. On comprend que c’est une scène habituelle.
Ratched :
… vous savez très bien que si nous laissions le dortoir ouvert, vous iriez vous recoucher aussitôt après le petit déjeuner. N’ai-je pas raison ?
Taber (agressif) :
Et alors ?
Cheswick bondit sur ses pieds.
Cheswick :
JE PEUX AVOIR MES CIGARETTES S’IL VOUS PLAIT MISS RATCHED ?
Mac Murphy (avec un début d’inquiétude) :
Oublie tes cigarettes, Cheswick. Les cigarettes ne sont pas importantes. Assieds-toi…
Il attrape le bras de Chewick et le force à s’asseoir. De l’arrière plan surgissent des infirmiers qui s’approchent et commencent à encercler le groupe.
(A suivre)
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