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Zykë L’Aventure – Le film (01)

Publié par le 5 mai 2018

 

Adapté du roman Zykë L’Aventure, Thierry Poncet, éditions Taurnada, en librairie ou ici :

https://www.taurnada.fr/

https://livre.fnac.com/a10793510/Thierry-Poncet-Zyke-l-aventure

https://www.amazon.fr/Zyk%C3%AB-Laventure-Thierry-Poncet/dp/2372580345

 

Écran noir :

D’après une folle histoire vraie.

 

INT Jour, bureau

Banc-titre : Éditions Hachette Littéraire – Paris – 1984

GP sur les mains de Zykë, l’index droit chargé d’une énorme bague de pirate en or, en train de mélanger du haschich à du tabac, suivi du geste caractéristique qui consiste à renverser le mélange sur une feuille de papier à rouler.

Pendant ce temps, dialogue off entre la voix grave et calme de Zykë, et celle, snob, de l’éditeur.

Zykë (hors-champs) :
Je suis un aventurier. Les autorités m’appellent plutôt bandit parce que je n’ai jamais éprouvé le moindre respect aucun pour la propriété. Il y en a que ça dérange…

Une voix citadine (hors champs) :
Ah… très bien… tout naturellement…. en effet, c’est, euh… inhabituel…

Zykë (hors-champs) :
Je suis escroc, flambeur, voleur, contrebandier, trafiquant de tout ce qui peut se trafiquer. Un aventurier, quoi. Je passe mon temps à sillonner la planète à la recherche d’une action plus grandiose que la précédente. Tu comprends ?

La voix citadine (hors-champs) :
Eh bien… euh… je crois…

Zykë (hors-champs) :
La dernière fois, j’ai été chercheur d’or au Costa-Rica, une histoire qui a fini mal tourner. J’ai dû quitter le pays, disons, précipitamment, il y a deux mois de ça. Ces salopards voulaient me mettre en prison.

La voix citadine (hors-champs) :
Hon hon… hon hon…

Zykë (hors-champs) :
Et maintenant, j’ai décidé d’écrire des best-sellers. C’est ma nouvelle aventure.

 

INT JOUR, bureau

Le plan s’élargit. On se rend compte qu’on est dans un bureau d’éditeur. Meubles anciens, bois ciré, tapis.
Se font face l’éditeur : quadragénaire nouveau romantique, chemise blanche largement ouverte, mèche balayante, geste onctueux, parole gourmée tombant d’une bouche en cul de poule ;
et Zykë : colosse placide, Zorba en blouson de cuir, une énorme pépite d’or en sautoir sur sa poitrine.

Zykë, ayant fini de rouler son joint, l’allume.

L’éditeur :
Vous savez bien naturellement que c’est interdit ?

Zykë lui souffle un nuage de fumée au visage. L’éditeur tousse.

L’éditeur (condescendant) :
Monsieur Zykë, je vous entends bien. Mais (toux) vous savez, on n’écrit pas des best-sellers comme ça.

Zykë :
Tu veux parier ?

L’éditeur :
Je reconnais que votre vie à l’air très intéressante et qu’elle pourrait sans doute bien naturellement faire l’objet d’un ouvrage. Mais ici, à Hachette-Littéraire, notre politique est de…

Zykë (coupant) :
Tu veux parier ?

Il envoie un autre nuage de fumée au visage de l’éditeur qui se remet à tousser.

 

INT Jour, couloir

Zykë dans les couloirs de la maison d’édition. Une assistante passe, grosse jeune femme à lunettes, l’air volaille, des dossiers dans les bras.

Voix de l’éditeur (off) :
Il va de soi que j’étudierais personnellement votre manuscrit, si vous nous en soumettez un… Mais tout naturellement n’attendez pas de miracle. L’édition est un monde en crise… Et puis, entre nous, l’aventure, hein…

Zykë balance à l’assistante une claque amicale sur les fesses.

Plan sur l’assistante qui regarde s’éloigner le colosse, interdite et malgré elle séduite par l’allure du bonhomme, les yeux clignotants derrière les verres épais de ses binocles.

 

EXT Jour, rue

Zykë dans une rue du quartier Saint-Germain. Il achète un journal de pronostics de courses de chevaux à un kiosque et poursuit son chemin, déployant le journal et commençant à étudier les courses.

Il passe devant un bistrot, derrière la vitrine duquel on aperçoit un jeune type en train d’écrire à une table.

Zykë s’arrête, observe le jeune type un instant, puis entre dans le bistrot.

 

INT Jour, café

Zykë va à la table où le jeune homme travaille.

C’est Msieu Poncet. Il a vingt ans, aussi chérif que Zykë est colossal, et porte les stigmates de la pauvreté : pull rapiécé, lunette réparées au chatterton.

Zykë :
Tu écris ?

Msieu Poncet :
Euh… Oui m’sieur. Je suis écrivain.

Zykë :
Appelle-moi Zykë…

Il prend d’autorité un paquet de feuilles écrites sur la table. Les consulte rapidement.

Plan sur Msieu Poncet, interdit.

Zykë laisse tomber les feuilles sur la table.

Zykë :
C’est toi.

Msieu Poncet :
Euh… Si vous le dites, m’sieur.

Zykë :
Appelle-moi Zykë.

Msieu Poncet :
Okay…

Zykë :
Je viens de décider de t’emmener avec moi. Ton destin va basculer dans les minutes qui suivent. Tu vas connaître le monde entier, les grandes ivresses, le sexe, l’amour et le danger, et tu vas devenir écrivain d’une manière que tu n’aurais jamais imaginé. Ça t’intéresse ?

Msieu Poncet :
Euh…

Zykë (presque menaçant) :
Ça t’intéresse, camarade ?

Msieu Poncet (précipitamment) :
Oui, oui… oui… oh, euh… oui !

Zykë balance un billet sur la table pour payer la consommation de Msieu Poncet.

Zykë :
Amène-toi, il faut que je fasse de l’artiche…

 

EXT Jour, champ de course

Des chevaux galopent. Le sol gronde.

 

INT Jour, salle des paris

Zykë et Msieu Poncet devant une grande baie permet de voir la course.

Msieu Poncet :
Il est en train de perdre, ton 4 !

Zykë :
T’en fais pas. Il a 5 ans. Il est bon sur les longues distances. C’est un 2 600 mètres. Il va tous les remonter. Il gagne d’une encolure, garanti !

 

EXT Jour, piste

Le cheval n°4 remonte. Sur les gradins et en bord de piste, le public hurle.

GPs sur des faces de turfistes, dont une femme, tous épouvantablement laids, décavés, marqués par la pauvreté, illuminés par la passion du jeu.

 

Int Jour, salle des paris.

Le haut-parleur :
1ère course, gagnant le 4 d’une encolure. Deuxième le… (la voix se perd dans le brouhaha).

Msieu Poncet :
Putain, tu l’as eu !

Zykë :
Tranquille.

 

INT Jour, salle

Succession de plans courts où on voit le guichetier des paris, un très vieil homme aux gestes tremblants, remettre de l’argent à Zykë. Des courses de chevaux qui passent en contrebas de la baie vitrée. Des visages exultants ou désespérés de parieurs.

Haut-parleur :
Arrivée de la quatrième course, premier le huit…

GPs sur les mains de Zykë en train de compter les billets d’une liasse de plus en plus épaisse.

GPs sur le visage de Msieu Poncet, de plus en plus émerveillé.

 

INT nuit, salle

Salle des paris, fin de journée. Foule clairsemée. Des tickets de paris partout sur le sol.

Zykë finit de compter ses gains.

Zykë :
Pour écrire, j’ai besoin d’un bon haschich, tu comprends ?

Msieu Poncet :
Ouais, du shit…

Zykë :
Non. Je veux dire un haschich de qualité. Pas l’espèce de merde qu’on te vend à Paris. Du vrai haschich, on peut en trouver sans problème au Maroc. Ça te dit d’aller bosser là-bas ?

Msieu Poncet :
Euh… ben…

Zykë (impatient) :
Ça te dit ou pas ?

Msieu Poncet :
Oui, oui… oui… oh, euh… oui !

 

INT Jour, magasin

Un grand magasin parisien, rayon papeterie. La caméra glisse sur la vitrine des machines à écrire, s’arrête sur une Olympia, modèle « traveller ».

Zykë (hors champ) :
Celle-là !

Le plan s’élargit. Tandis que la vendeuse sort la machine désignée de la vitrine, Zykë est en train d’empiler sur le comptoir des rames de papier et une boite entière de stylos Bic.
Msieu Poncet, à côté, dont on remarque le pantalon troué aux fesses, tente de protester.

Msieu Poncet :
J’ai pas besoin de tout ça !

Zykë :
Tranquille.

I prend encore sur un rayon des bouteilles de correcteur en nombre exagéré. Sort des billets de sa poche et les donne à Msieu Poncet.

Zykë :
Tiens, paye. Et, bordel, va t’acheter un falzar, s’il te plait !

 

EXT Jour, rue

Zykë et Msieu Poncet marchent dans une rue de Paris. Zykë lit un Paris-Turf. Msieu Poncet titube et trébuche sous le poids d’une cantine de métal où on devine qu’est entassé le matériel de papeterie.

On entend la musique du générique, en sourdine au début, puis crescendo.

C’est un plan important, qui montre pour la première fois, d’une façon burlesque, le duo de l’aventure qui va suivre : le dur à cuire costaud et sûr de lui à côté du gringalet binoclard, (cf Depardieu / Ventura et François Pignon)

Zykë stoppe devant une Mercedes garée le long du trottoir. C’est une véritable épave : pare-chocs de travers, pare-brise fendu, taches de rouille, rafistolages au fil de fer… Sur toutes les surfaces vitrées sont collés des papiers annonçant « A Vendre », avec le « N » à l’envers, et un numéro de téléphone.

Zykë :
C’est elle ! Elle va nous emmener au Maroc, celle-là. Je l’achète. Va téléphoner au numéro, s’il te plait.

Msieu Poncet, visiblement ravi de la pause, a posé la cantine par terre.

Msieu Poncet :
Mais elle est complètement pourrie, cette bagnole !

Zykë regarde Msieu Poncet. Regard lourd. Qui dure.

Msieu Poncet :
« Tranquille », c’est ça ?

Zykë :
T’as compris. Va téléphoner.

Msieu Poncet note le numéro sur sa paume, gagne une cabine proche et commence à composer le numéro.

Musique du générique (optimiste, rock, évocatrice d’aventures).

 

Générique

Tandis que les noms des acteurs et de l’équipe défilent en banc-titre, succession de plans courts montrant Zykë en train de payer en cash la voiture à son propriétaire arabe, les deux hommes monter en voiture, diverses poignées qui leur restent dans les mains, la Mercedes sur le périphérique, le panneau d’autoroute « Marseille », la Mercedes qui s’éloigne…

 

(Á suivre)

 

ZYKË - L’AVENTURE — 44 : Epilogue
Zykë L’Aventure – Le film (02)

15 Responses to Zykë L’Aventure – Le film (01)

  1. Le cosmonaute

    J’en ai l’eau à la bouche ! Je vois déjà la scène décrite ! Sur les chapeaux de roue

  2. Oliv'

    Bon…nous v’là barrés pour un triple tour du monde c’est çà ? C’est cool…
    Alors pour le casting on a évoqué Gégé et Lino, flanqués respectivement de Pierre Richard et d’un certain Jacques Brel…mais bon il va falloir faire un effort d’imagination pour cette nouvelle prod.
    Pour Zykë il nous faut Jean Reno jeune ( pas simple ) et pour M’sieur Poncet à 20 balais ? Il faudrait un Richard Anconina jeune ? ( pas simple non plus ) …les suggestions sont bienvenues.
    Pour la musique…aaah là j’ai aussi ma petite idée… attention c’est du live !

    En voiture tout le monde…roule ma poule !

  3. Eric

    Ni Reno, ni Anconina, artistes de droites pro capitalistes, vendus, accrocs aux fafiots commes aux picaillons. Faudrait trouver du intègre, un George Carlin Français par exemple, mais qui ? Tous ceux à qui je pense ont cané ou sont trop vieux, Ventura, Audiard, Mitchell, Bebel, Coluche, Yann
    Y a bien une gueule qui irait p’têtre : Gilles Lelouche, pas mauvais en poucave dans Gibraltar.

  4. Mak

    Cool, c’est reparti pour l’aventure, merci Mr Poncet…

  5. Alekos

    Oliv, Jean Reno me semble un bon choix (surtout pour l’œil carnassier…), mais tu l’imagines avec une moustache façon Ben Zykë ? c’est pas gagné

    • Benoît Brisefer

      Je pense pas que Juan Carlos aurait aimé être joué par un Sarkozyste, m’enfin si ça vous plaît les droiteux, ça vous regarde…

  6. Gradu Bide

    C’est quoi?
    C’est un délire ou un vrai projet ?
    Je ne comprends toujours pas qu’aucun des livres Zyké/Poncet n’ait été adapté au cinéma ou TV
    Ce sont souvent des récits courts ( et très bon pour moi ) qui sont facilement transposables pour un format film

  7. Oliv'

    Quand ils la virent ce fut le coup de foudre ( on a retrouvé les images ) :-)

  8. Thierry Poncet

    Pas mal du tout. J’appelle la production !

  9. Cath-fan

    Matthias Schoenaerts, évidemment !

  10. Oliv'

    Voyez plutôt il a déjà la pépite…en ferraille d’accord mais bon, patience !

    http://2.bp.blogspot.com/-rsZD3yTCBVg/VmcYoMy45tI/AAAAAAADglg/660sZfA68t4/s1600/i_matthias-schoenaerts-OFFmag.gif

  11. Nico

    « C’est un plan important, qui montre pour la première fois, d’une façon burlesque, le duo de l’aventure qui va suivre : le dur à cuire costaud et sûr de lui à côté du gringalet binoclard, (cf Depardieu / Ventura et François Pignon) »
    Un angle à retravailler ? Si les dialogues sont respectueux des réelles paroles de Zykë, ce serait sans doute une bonne idée de renforcer l’aspect comique du duo en écrivant des répliques plus cinglantes, décalées – voire assassines à Msieu Poncet tout au long du récit, ma foi en prenant quelques libertés avec la réalité… Si la musique est la toile de fond, les dialogues sont la colonne vertébrale. C’est sans doute pour ça que Audiard est passé à la postérité !

  12. Nico

    En fait s’il y a une règle bien rodée au cinéma en matière du duo c’est bien celle de l’antagonisme. Un duo qui fonctionne est – presque – toujours antagoniste, de la grande vadrouille à Campana / Pignon, de 48 heures aux intouchables, les exemples sont légions. Donc je te soumet cet aspect du scénar qui me semble perfectible, mais bon à prendre comme suggestion amicale et sans prétention aucune…

    A la relecture il semble que le récit soit principalement axé sur les relations difficiles entre Zykë et ses éditeurs, mais pas assez sur son rapport avec le personnage de Msieu Poncet… dont il convient donc de forcer le trait pour le rendre « antagoniste » à Zykë.

    Au début nous avons donc une rencontre entre : d’un côté l’aventurier brut de décoffrage, qui arrive de sa jungle avec un projet en tête de devenir écrivain – et de l’autre MP le binoclard citadin et fauché, mais qui EST écrivain comme il aime à le souligner, et donc pourquoi pas le rendre plus sùr de lui, un tantinet narquois, voire arrogant face à ce Z qui prétend écrire des chefs d’oeuvre ( et donc qui pense dans sa tête : ah fait moi rire toi le troglodyte avec ta pépite tu veux écrire le best seller de la décennie moi ça fait déjà des années que je m’y emploie c’est pas si simple tu vas vite déchanter – voilà ce que l’on pourrait voir défiler en filigrane dans la cervelle du ch’tit gars parisien ) D’ailleurs MP est déjà rodé aux règles du métier en matière d’édition, n’est-il pas un des auteurs de la « prestigieuse » écurie Gérard du Bidet ?

    Je vois donc les choses se dérouler comme ça :

    Pour son projet Z a donc besoin de MP pour décrocher un rdv chez l’éditeur, ces gens-là ne sont pas si faciles à rencontrer et l’aide de MP est nécessaire à Z qui est encore inconnu dans la profession.

    MP se sent d’importance de présenter celui qu’il prend encore pour un troglodyte sorti de sa forêt et sollicite le Rdv chez l’éditeur pour se faire mousser auprès de son employeur, c’est d’ailleurs la raison de sa présence dans le bureau ce jour-là… et on en revient au début du récit : tutoiement, roulage de joint et totale irrévérence de Z face à l’éditeur devant les yeux médusés de MP, complètement estomaqué par la tranquille assurance de Z face à celui qui est quand même son l’employeur… Regards entre les 2 ( éditeur et MP ) avec sous-entendu « ah merci bien de me l’avoir amené celui-là ! »

    Sortie du bureau et là, tout de suite après, la proposition:

    C’est toi.

    Msieu Poncet :
    Euh… Si vous le dites, m’sieur.

    Zykë :
    Appelle-moi Zykë.

    Msieu Poncet :
    Okay…

    Zykë :
    Je viens de décider de t’emmener avec moi. Ton destin va basculer dans les minutes qui suivent. Tu vas connaître le monde entier, les grandes ivresses, le sexe, l’amour et le danger, et tu vas devenir écrivain d’une manière que tu n’aurais jamais imaginé. Ça t’intéresse ?

    Msieu Poncet :
    Euh…

    Zykë(presque menaçant) :
    Ça t’intéresse, camarade ?

    Msieu Poncet(précipitamment) :
    Oui, oui… oui… oh, euh… oui !

    Zykë :
    Amène-toi, il faut que je fasse de l’artiche…

    Voilà Thierry j’espère que tu ne m’en voudras pas de te donner ces quelques suggestions qui font sans doute des entorses à la réalité mais qui donnent peut-être plus de « ressort » au rapport entre les deux hommes pour la suite du récit.

    A + les filles.

  13. Nico

    Ext. Jour

    Une rue de Paris à St Germain des prés, quartier des éditeurs. Petite pluie fine, grisaille et temps pourri.

    Travelling avant vers une cabine téléphonique comme il y avait à chaque coin de rue dans les années 80.

    On entend la conversation mais seulement de celui dont on distingue petit à petit la silhouette, binocles rafistolées, perfecto hors d’age avec badge « The Clash », avachi dans un angle de la cabine il parle dans le bigophone avec quelqu’un dont on entend pas la voix :

     » – Ouais, un troglodyte j’te dis ! On s’est vu hier au bar tabac de la rue Montmartre, c’est lui qu’a insisté !

    – ……….

    – Non c’est un pote à Nadine, il veux rencontré Lergumen, il dit qu’il a écrit ses aventures dans la jungle, une histoire de mine d’or je sais pas quoi…il débarque à peine de sa foret, un troglodyte j’te dis, mort de rire !!

    – ……….

    – Bah Lergumen il a dit d’accord, c’est ça qui m’a épaté ! ça fait deux ans que je bosse pour eux je suis allé seulement 2 fois dans le bureau de cet enfoiré, à chaque fois pour me faire payer des arrièrés. Celui-là il est tellement rat s’il pouvait bouffer sa merde il le ferait ce batard…enculé !

    – ……..

    – Ouais à 3 heures, je suis devant là, je l’attend. Comme ça j’en profite pour rappeler à Lergumen les promesses qu’il m’avait faites cet enfoiré ; c’est le quatrième bouquin que je leur livre depuis Janvier, qu’il se sorte les doigts du cul bordel ! … Oh je le vois qui arrive…putain la dégaine… bon je te laisse gros, je te raconterai, a tchao !

    -………

    ( je demande pardon j’ai pas pu résister…!! – j’attend les commentaires de Thierry avec…anxiété ! )

  14. Mercedes

    Ext. Jour – Une rue de Paris.

    Une Mercedes 220D blanche, modèle taxi de base, accusant péniblement ses 500.000Km au compteur, est garée le long du trottoir, panneau à vendre.

    Zykë,planté devant, la regarde, stoïque, en écoutant son vendeur en Djellabah, visiblement motivé par une vente potentielle et inespérée :

    – Ça c’est la bonne voiture m’siou, c’est la Mercedes, ti peux y aller ça va tout seul ti vois ? Ti vas douououcement au dibut, après ça va tout seul, le moteur c’est très silenciaux ti vois ?

    Légèrement en retrait, Msieu Poncet essaye d’attirer l’attention de Zykë, en vain, car il parle plutôt bas pour ne pas être entendu du vendeur :

    – Attend la caisse là, elle est bien naze quand même non ? … putain j’suis pas expert mais là, toi qui veux aller au Maroc celle-là ça m’épaterait si elle passe Fontaineblau quand même, hein, j’ la vois compliquée là, putain….

    Premier regard lourd et silencieux de Zykë vers Msieu Poncet.

    Le vendeur, jugeant sans doute avoir fait le tour des qualités mécaniques de l’auto, continue son argumentaire en abordant l’aspect économique de la négo :

    – Bon pour le prix, ti vois on peut se mettre d’accord c’est un bon prix ti vois ? Si ti veux la voiture tout de suite je peux même faire un trrrrrès bon prix, pour toi, comme ça c’est bon, ti vois ?

    Msieu Poncet sentant l’affaire proche d’une conclusion qu’il estime hasardeuse, se risque à nouveau :

    – Attend, là les flics ils nous cueillent à la porte d’Italie dans sa poubelle, regarde les pneus ça s’appelle pas usé ça s’appelle complètement mort là, en plus que ça serait vachement dange…

    Second regard appuyé de Zykë vers Msieu Poncet qui évite de terminer sa phrase… Zykë tend ensuite la main au vendeur avec un clin d’oeil en signe d’affaire conclue.

    GP sur le visage déconfit de Msieu Poncet qui regarde l’épave, pétrifié :

    – Oh putain là oui c’est l’aventure…

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