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Wolinskinons !

Publié par le 7 janvier 2015

Au comptoir de l’hôtel du Gros-Colon sont assis messieurs Grandjaune (commerçant) et Labière (salarié expatrié); le serveur indigène en veste blanche se tient en faction devant eux ; en arrière-plan, un ventilateur de plafond tourne paresseusement.

Grandjaune :
(se curant les dents)
Monsieur, quand certains intellectuels soi-disant érudits et autres collectionneurs de journaux hors d’âge prétendent que Thierry Poncet, pour nous créer, s’est, de façon éhontée, inspiré de la série « L’Evolution De La Situation » par Georges Wolinski dans les colonnes du journal Charlie Hebdo, je ne réponds qu’une chose : vous avez bien raison !

Labière :
C’est comme moi. Je chiale…

Grandjaune :
(contemplant un bout de viande au bout de son cure-dents)
Un grand con et un petit con placés devant des ballons de rouge, échangeant des péroraisons outrageusement grandiloquentes et réactionnaires. A part le dessin de génie, le génie des dialogues et le génie tout court, monsieur, je vous le demande : où est la différence ?

Labière :
(allumant un cigare)
C’est comme moi, je chiale. Ce vieux Georges adorait les cigares…

Grandjaune :
Monsieur, quand ce genre de scribouillard, versificateur de pacotille, théâtraliseur de mirliton, ose proclamer qu’il cherche à rendre hommage à ses idoles, alors qu’il ne fait que pomper tel un cadet d’écurie les élans de génie de ses aînés les grands cavaliers, je n’ai qu’une chose à dire : faites révérence, Minuscule !

Les mâchoires serrées et le regard noir, il brise le cure-dents.

Labière :
(soufflant un nuage de fumée)
C’est comme moi, je chiale…Je vais renouveler mon abonnement à Charlie. Il faut qu’ils continuent. C’est une question de liberté. Et puis je pourrais peut-être faire une note, au bureau…

Grandjaune :
(empoignant son verre avec une sombre détermination)
Quand en plus, le père de son ami d’enfance, Mano Solo, le génial Cabu décède sous les mêmes balles, que fait cet olibrius dépourvu de toute pudeur ? Il court à son clavier, prétendant apporter sa contribution au chagrin général !

(Il vide son verre et frappe du poing sur le comptoir)

Vous n’en êtes plus aux hommages, Monsieur Poncet. Le sort et la barbarie d’imbéciles, alliés à votre incroyable outrecuidance vous placent devant ce qui s’appelle un héritage. Suivez mon conseil : soyez-en digne ! Ou pas, c’est selon…

Labière :
(Pleurant, faisant signe au serveur)
C’est comme moi. Mon cadet adorait les petits nichons des nanas de Wolinski. Elles flottent dans une mare de sang, maintenant, les pauvrettes…

(Après un doigt d’honneur, le serveur consent à remplir leurs verres, puis s’en sert un)

Tous :
(Trinquant)
Salut Charb !… Salut Tignous !… Salut Oncle Bernard !… Salut Honoré !… Salut tous les autres !…

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