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Taupe niveau (une cons-versation)

Publié par le 28 août 2024

 

Thierry : « Allo, Olivier ? ». Olivier : « Oui, salut, Thierry. Tu peux me rap… ». Thierry (n’écoutant pas, comme d’hab’) : « Je t’appelle à propos de ta dernière cons-versation, là… ». Olivier : « Oui, Thierry, mais il faut me rappeler, je suis en voiture… ». Thierry : « Nan, passe que j’ai du mal avec le texte d’intro… ». Olivier : « Désolé, ça va couper, j’arrive dans un tunn… » cccrrrxxxtch… tchchch——–

Broooouuummmm !

Une femme brune (effrayée) :

T’entends ?

Le mari (plongé dans son canard) :

Hein ?

La femme brune :

T’entends pas ce bruit ? On dirait que ça vient de chez les voisins ! Encore cette blondasse qui fait des siennes…

BRAOUM !!!!

Les meubles tremblent. Les étagères crachent ce qu’elles ont à cracher. Des tornades de poussière envahissent tout.

Pito (la bouche pleine, protégeant son assiette de ses deux énormes mains) :

Qu’est-ce qui se passe ? Un tremblement de terre ? Le voisin qui fait des travaux ? C’est la guerre ?

Pita :

La guerre, quelle guerre ? Et avec qui ? Non, faut que tu ailles voir. Il se passe un truc pas normal.

Pito :

Mais je suis en train de manger ! J’irai plus tard…

Pita (revêche) :

Bien sûr…

Pito :

Écoute : ça c’est arrêté. Je finis de bouffer, ensuite une petite prune et je vais voir, okay ?

Pita (s’affairant) :

C’est ça ! Et moi je me tape le ménage.

Pito (la voix caressante dans le sens du poil) :

Pitoune chérie…

Pita :

Regarde-moi toute cette poussière ! Et ce bol : cassé. Il venait de ma mère.

Pito :

Pitoune…

Pita :

Tu te débrouilles comme tu veux mais tu me trouves le coupable, Sinon tu te la mets sur l’oreille un mois de plus.

Pito (dégoûté, repoussant son assiette) :

Okay… Okay… J’y vais.

Pendant qu’il se démène pour sortir, avec peine, vu tout ce qui est tombé dans la pièce, elle continue à ramasser des trucs, des machins, et à faire l’inventaire des dégâts.

Pito (se frayant un passage) :

Bon… Je crois que ça venait de par-là. Allez, c’est parti mon kiki…

Pita (toujours affairée) :

Et tu ne te laisses pas faire, surtout ! Le coupable doit payer ! J’établis la liste et on lui présentera la facture.

Pito :

Si je le trouve. On est nombreux à vivre dans le coin. Tu sais bien pourquoi. Y’a de la bouffe partout. Un endroit pareil, ça attire du monde, forcément.

Pita (pointant son gros doigt sur lui) :

Tu dois t’imposer. On était les premiers à s’installer. Ils le savent, ils te doivent le respect.

Pito (bougonnant) :

C’est ça, c’est ça…

Pito se pointe arrive chez Taupiro, qui est à la fois son voisin le plus proche et le dernier arrivé dans le quartier.

Pito :

Holà Taupi, comment va ?

Taupi (plissant ses petits yeux) :

Tiens, Pito ! Salut voisin. Ça va comme tu veux ?

Pito :

C’est toi qui fait tout ce raffut ? Tu fais des travaux ou quoi ?

Taupi :

Non, je ne fais rien en ce moment. Pourtant je devrais : Madame est encore en cloque. Il va falloir agrandir ou virer les mômes qui sont en âge de se débrouiller. Va voir plus loin, moi aussi j’ai cru entendre du bruit.

Pito rejoint le voisin suivant, qui est une voisine bien en chair.

Pito (un poil intimidé) :

Euh… Bonjour, mam’zelle Pautina. Je me demandais, euh… si vous n’auriez pas entendu des bruits bizarres dernièrement ?

Pautina (roucoulant) :

Mon cher Pito, j’allais justement t’en parler ! Comme tu es là depuis longtemps, tu es un peu notre chef, pas vrai ? Si tu savais : j‘ai eu une de ces peurs ! Tiens, touche moi la poitrine, vois comme je suis encore toute fébrile. Touche. Vas-y, touche !…

Pito (reculant) :
Houlala, je… Euh… Je vous crois sur parole, mais je n’en sais pas plus que vous.

Pautina :

Quel dommage…

Pito :

Je promets de revenir dès que possible avec la solution. (Il risque un clin d’œil) Je serais enchanté de vérifier votre fébrilité !

Il poursuit sa route. Tandis qu’il se fraye difficilement un passage parmi les décombres, il marmonne dans sa moustache.

Pito :

Elle est gironde, la p’tite Pautina. Bien ronde, comme je les aime… Ma parole, je suis chaud, moi ! Il faut dire qu’avec la portée qu’attend Pita, en ce moment, pour moi, c’est « un bisou sur le front et bonne nuit »…

Il arrive devant le domicile du voisin suivant. C’est ouvert. Il entre.

Pito (par devers lui) :

La propreté laisse à désirer, dans le coin. En plus… Mais ma parole, ça sent l’œuf pourri !

Aupi (apercevant son visiteur) :

Holà Topi, ça boume (je déconne !) ?

Topi :

T’as remarqué, toi aussi ? Ces trucs bizarres ? Des explosions ? Des tremblements de terre ? T’es au courant de quelque chose ?

Aupi :

Ah que ouais. Amène-toi, tu vas voir. Je n’ai jamais vu un truc pareil, c’est énorme. Viens, je te dis ! Viens voir, sinon tu ne me croiras jamais.

Aupi entraîne Topi au fond de son logis. Il écarte un rideau récemment installé, qu’il soulève.

Aupi :

J’ai mis ça en attendant de décider ce que je vais faire. Regarde.

Pito (ébahi) :

Mais c’est énorme ! Qui a bien pu faire ça ? C’est monstrueux ! Ma parole, on nage en pleine science fiction !

Aupi :

Je suis allé y faire un tour la-dedans. Figure toi qu’il n’y a plus de plafond et qu’en plus, ça pue le souffre !

Une nouvelle explosion retentit.

BADABOUM !

Le souffle projette Topi et Aupi à terre. Les deux amis sont sonnés mais l’instinct de survie est plus fort. Ils fuient.

Pito (tout en courant) :

Faut prévenir tout le monde, ouf-ouf… On ne peut pas rester là. Ouf… Je m’disais bien que l’endroit, ouf-ouf, était trop beau pour être vrai.

Aupi :

C’est toujours pareil, arg !

Pito :

Va prévenir les familles Pauti, Tépau et Taupitau. Je me charge de Taupi et mam’zelle Pautina. Les autres se se débrouilleront.

Aupi (à bout de souffle) :

Arg… D’accord…

Pito :

N’emporte rien. On fera comme on a toujours fait.

Aupi :

On repart à zéro, quoi !

Pito :

Comme d’hab’…

Quelques dizaines de centimètres plus haut et quelques jours plus tard, Josie, une jolie blonde, et son mari profitent du beau temps sur leur pelouse.

Le mari (fier de lui) :

Il est pas beau le terrain ? Plus un seul tas de terre. On pourrait jouer au golf, si on le voulait.

Josie (jetant un regard malicieux vers le jardin du voisin) :

Parfait mon chéri, ton idée de pétards a été excellente. Devine où elles sont parties, ces saloperies de taupes ?

(À suivre)

 

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