Salut potesses et poteaux. Aujourd’hui, comme c’est toujours un bon jour pour rigoler, une nouvelle cons-versation de notre copain Olivier. Vous le constaterez, le gars ne suit pas les règles, ce que je considère comme une qualité, et cette cons-versation devrait plutôt s’intituler mots-nologue, si ça signifiait quék’chose…
RÉ-RÉ-RÉ ÉLECTIONS. Le dimanche 26 avril 2026, soleil voilé et petite brise, il est pile 14h.
Décor : un podium fait en palettes ; un p’tit pupitre en bois sombre ; un drap de lin rapiécé pour masquer le mur tagué.
Monsieur le maire s’avance d’un bon pas. Conquérant, l’édile. À l’aise Blaise. Il fixe pendant une minute (de silence et donc pas plus de 20 secondes) le public qui moutonne depuis un bon quart d’heure.
Le maire :
CHERS AMIS (salut les cons), je suis heureux de me retrouver devant vous (fait chier, ma poufiasse m’attend), en cette période électorale (tous les 6 ans même cinéma), afin de renouveler ma candidature à la mairie (mon chez moi gratis), dans le but de continuer à servir (exploiter) cette ville (ce bled de ploucs) qui m’est chère (et remplie mon portefeuille), et me fait confiance depuis plus de dix-huit ans (bande de cons, s’ils savaient).
Il contemple le troupeau un moment, avec aux lèvres un sourire subtilement dosé, cocktail de contentement de soi et de confiance en l’avenir radieux qui etc.. etc…
Le maire (reprenant) :
Ainsi que je vous l’ai toujours dit (mais pas tout), je veux que notre cité (mon royaume), continue de prospérer (m’enrichir), de se développer (surtout mes maisons fines), de s’agrandir (plus de putes, arrivage mardi en huit).
Nouveau regard bienveillant en survol, avec un léger arrêt sur les faces des soutiens (les collabos) qui s’en trouvent flattés. Un petit gorgeon d’eau à même la mini-bouteille de Cristalline.C’est un métier.
Le maire (re-reprenant) :
Je pense, bien sûr, qu’il faut aider (beurk!) ceux ont du mal à joindre les deux bouts (cas sociaux, bachibouzouks, fainéants RSA), et mon projet de construction de cent cinquante (quota obligatoire) logements sociaux, va dans ce sens. Je vous connais bien et, je sais, que je pourrais compter sur votre bon cœur (gros naïfs), et votre sens de l’altruisme (j’suis sûr que vous ne savez pas ce que cela veut dire!) afin de bien accueillir ces personnes (ces sangsues) qui, j’en suis convaincu, apporteront du sang neuf (mais pas forcément pur) et, pourquoi pas, de nouveaux regards (bovins) et de nouvelles idées (là j’ai un gros doute) et ainsi participer à l’épanouissement de notre bien belle ville. Des travaux de rénovation sont prévus pour réhabiliter (grâce à vos impôts) l’ancienne salle de spectacle qui a brûlé, en partie, l’année dernière (belle arnaque à l’assurance). J’ai pour projet, d’y faire venir des groupes de musique ( sûrement pas de putains de rapeurs), ainsi que des artistes (non payés) qui se lancent et cherchent souvent des endroits pour faire leurs premiers pas sur scène (entrées payantes).
Là, se redresser, se cambrer, ouvrir grand les deux bras, façon Jésus. Un métier, vous dis-je !
Le maire (re-re-reprenant) :
Chers consscitoyens, comme vous le savez ma porte est ouverte (mais pas mon portefeuille) Vous pouvez toujours venir me voir afin que l’on puisse échanger (encaisser) et ainsi, contribuer au bien-être (le mien) de notre belle cité. Je vous invite donc, à le faire encore six années, aussi, VOTEZ (bande de blaireaux) et VOTEZ BIEN!
Refermer les bras, claquer des mains, élargir le sourire. Le métier, toujours le métier…
Le maire (re-re-re-reprenant) :
MERCI pour votre confiance, à dimanche, aux urnes (de mes burnes, ahah) ! (Bon, maintenant je bois un coup, je sers deux, trois paluches et j’me casse tirer ma crampe).
(À suivre)