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Goanna massacre – épisode 38

Publié par le 14 septembre 2024

 

Twop-twop-twop-twop…

Voisine de la résidence d’été de sa famille, au bord de la Loue, en Franche-Comté, il y avait une turbine à électricité immergée.
Au réveil, elle gardait les yeux fermés pour écouter les chants des oiseaux qui saluaient le lever du soleil.
Trop cool.
Derrière leur concert de pépiements, il y avait le bruit de la turbine, léger, à la fois circulaire et régulier.

Twop-twop-twop-twop-twop-twop-twop-twop…

Roselyne, la bonne à tout faire, entrait dans sa chambre.
– Mary-Maud, t’es vivante ?
Ses parents étaient déjà en bas, devant leur petit-déjeuner, sur la terrasse qui surplombait la rivière. Roselyne portait un plateau sur lequel fumait un bol de chocolat dont l’odeur trop grave bonne envahissait la chambre.
– Réponds moi, merde…
Pourquoi avait-elle ce ton plaintif ?
Et pourquoi s’éveillait-elle avec cette douleur à la poitrine ?
Quelque chose à propos d’un choc. Une ceinture de sécurité. Un accident.
Pourquoi aurait-elle eu un accident sous sa couette de plumes, dans la maison familiale de vacances du hameau des Forges à Chenecey-Buillon ?
– Putain, Mary Maud, j’peux plus bouger…

Twop… Twop… Twop… Twop…

Le bruit de la turbine ralentissait.
Une panne ?
Quelque-part, dans une maison plus loin, un homme hurlait :
– Salope ! Salope ! Salope !
Encore un enfoiré qui s’en prenait à sa femme. Trop cons, ces mecs !
– S’il te plaît, fais quelque chose.

Twop…
Twop…
Twop…

Le bruit ralentissait de plus en plus. À l’évidence, il allait s’arrêter. Le connard qui battait sa femme s’était tu brusquement.

– MARY-MAUD Y A UNE BÊTE J’PEUX PAS PUTAIN J’SUIS PARALYSÉE Y A UN UN UN LÉZARD J’PEUX PLUS BOUGER !

La réalité déferla sur la jeune femme comme l’eau d’un seau qu’on lui aurait jetée à la figure.
Le village bizarre. Délabré. Abandonné.
La vieille station-service avec les gens qui paraissaient morts.
Cette grosse bonne femme en lingerie obscène avec ce… ce… ce truc qui lui pendait entre les cuisses.
L’accident. Un choc. Des étincelles. Du métal hurlant.
Marilyn éjectée.
Le choc du fourgon contre la façade de l’église. Depuis, Il n’y avait plus que du silence. Avec seulement une roue faussée qui continuait à tourner.
Twop-twop-twop.

Mary-Maud ouvrit les yeux.

(À suivre)

 

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