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Goanna massacre – épisode 36

Publié par le 31 août 2024

 

À l’attaque.
Mâchoires ouvertes.

Le monstre frappa à hauteur des sauces pour spaghettis « Paul Newman’s Own Bolognese ».
Le triangle de sa tête surgit du bas du rayonnage avec une fulgurance de fauve.
Le double demi-cercle de dents hérissées, bref éclair blanc dans l’ombre qui régnait au ras du sol, se referma sur la cheville
gauche de J.T. Walker et la broya.
En un micro-instant, le complexe assemblage d’os multiples savamment encastrés les uns dans les autres, de tendons et de nerfs entrecroisés fut réduit en bouillie.
J.T. s’effondra de tout son long, laissant échapper son précieux sac, hurlant d’une voix aiguë de fille dont il aurait eu honte s’il n’avait pas été aussi occupé à souffrir.
Sa cheville n’était
plus qu’une explosion continue de douleur ardente dont le feu se répandait dans tout son côté gauche.
Instinctivement, il tira sur sa jambe.
Le supplice changea de forme, devenant une tige pointue rougeoyante qui fonçait à travers la
moelle de ses os.

Le goanna s’était extrait de sa cachette, bousculant de sa queue toute une rangée de bocaux de sauce Dolmio pour meatballs. Plusieurs d’entre eux se fracassèrent sur le sol. L’air s’emplit d’odeurs absurdes de tomates et de basilic.
La bête accentua encore la pression de ses mâchoires, penchant la tête de droite à gauche.
Lentement.
Méthodiquement.
Tranquillement.
Tandis que J.T. Walker s
‘agitait, frénétique, cognant inutilement des deux poings sur le ciment, se débattant dans un océan de douleur, un voile rouge devant les yeux.
– Salope ! Salope ! Salope !
Sans en avoir conscience, il frappait du talon droit le haut du crâne du goanna, mais son pied, son petit pied mince de J.T. Walker, le petit rouquin maigre J.T. Walker, maintenant dépourvu de bottes, seulement recouvert d’une mince chaussette de nylon ne dérangeait même pas le lézard, qui continuait placidement de faire pivoter sa tête au bout de son long cou.

Droite.
Gauche.
Droite…
– SALOPE ! OH, SALOOOOOOPE !

Il renversa la tête en arrière, bouche démesurément ouverte, braillant à s’en arracher la gorge.
Et perdit con
naissance.

(À suivre)

 

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