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Goanna massacre – épisode 48

Publié par le 23 novembre 2024

 

Harriet Vanger avait eu la vie dure. Très dure. Elle n’était pas du genre à se poser des milliards de questions.
Son père, violeur incestueux, s’était révélé en plus un tueur en série sadique qui jouissait à faire souffrir ses victimes. Après l’avoir tué, elle avait fui la Suède. Le chemin jusqu’à l’Australie n’avait pas été facile. Il lui avait fallu se servir de sa blondeur pour séduire les hommes, et du blindage de ses sentiments pour les laisser faire leurs trucs sur elle.
En Turquie, le goût de la révolte lui avait fait épouser la cause des Kurdes. Arrêtée, elle avait été torturée par les brutes inhumaines de la Sûreté, la Cumhuriyeti, et passé près de deux ans dans un cachot sordide. En Inde, elle avait été piégée par des trafiquants d’héroïne et enfermée dans la prison pour femmes Tihar de New Delhi, un des autres noms, avait-elle vite appris, de l’enfer sur terre.


Alors…
Des lézards cinglés tous identiques surgissaient de nulle-part ?
Okay.
Ils entreprenaient de zigouiller tout le monde ?
Pourquoi pas ?
Il s’arrêtaient sans raison apparente et se mettaient à disparaître ?
Soit.

Du bout de son HK, elle toucha l’une des bestioles immobilisées. Le canon pénétra dans la chair sans rencontrer de résistance. Ce n’était même pas de la matière. Plutôt une sorte d’image. Un hologramme. Qui se dissipait, dans un grain de plus en plus grossier.
D’accord.

Elle se munit d’un gros havresac de cuir et gagna la bibliothèque.
À l’extérieur, la masse des goannas se muait en une sorte de tourbe compacte qui rétrécissait à vue d’œil.
Elle ne lui accorda qu’un regard distrait.
Elle alla à une toile accrochée au mur qui représentait un paysage anglais des plus mièvres, avec une chaumière et des massifs de roses. La décrocha. Derrière était dissimulé un coffre-fort.
Il lui avait suffi d’espionner un peu Kaiser pour connaître la combinaison. Ce n’était pas bien compliqué, connaissant ce con et ses marottes : deux « K », plus la date de naissance de sa défunte majesté Kyle Kayes premier, le fondateur du domaine.
Elle fourra dans le sac environ deux cent mille dollars en liasses de billets, une vingtaine de lingots d’or et une grosse bourse emplie de pièces d’argent à l’effigie de la reine Victoria.
– Thank you very much…

Dehors, ce qui restait des goannas n’était plus qu’une brume grisâtre, sous laquelle on distinguait maintenant le sol, les corps des hommes tués et ceux des moutons.
D’un coup de reins, apparemment sans effort, elle redressa la moto Ténéré abandonnée par Maugham, l’enfourcha et démarra d’un seul coup de kick.
Dans un peu plus d’une heure, par la Wellington road, elle serait au Northern Territory.
Là, elle déciderait de la suite. Exploiter une mine d’or ? Se lancer dans le commerce d’opales ? Ou bien fonder son propre ranch. Elle aimait bien l’élevage des ovins…

Harriet contempla encore quelques instants le cottage, l’éolienne, les hangars rutilants, et émit un court ricanement à la pensée de Kyle Kayes III et à sa terrible mort, dévoré par les monstres.
Elle n’avait jamais pu sentir cet enculé.

Elle déclencha la première et s’éloigna.

(À suivre)

 

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